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Le Château

Situé au centre du bourg, nous pouvons percevoir les traces nettes d’un château féodal circulaire entouré de douves et prolongé vers le village par une basse-cour où se trouvaient les communs, entourée aussi de fossés, avec une porte et un pont donnant sur les halles. A proximité se trouve une source et un bois taillis.

Ce château nommé « bastille » dut être construit par les Rabaine au XIIe siècle. Il fut reconstruit en 1525 par Arthus de Vivonne et sa femme Catherine de Brémond d’Ars.

Les Tourettes sont originaires de Bretagne. Guy de Tourettes est abbé de Sablonceaux. Son frère Arnaud, président au parlement de Bordeaux achète Pisany en 1503 à François de Pons (il est aussi seigneur de Saint-Dizant-du-Gua et de Beauregard). Cette famille a fait ériger à Saint-Pierre-de-Saintes la chapelle des Tourettes et crypte funéraire. Son fils Denis étant mort en 1521, avant lui, Arnaud donna Pisany à son neveu Arthus de Vivonne, à condition qu’un de ses fils prenne le nom de Tourettes (ce fut Jean de Vivonne, son quatrième fils).

 

Jean de Vivonne naquit dans le très modeste château de Pis vers 1530. Il était le fils d’un vétéran des guerres d’Italie et d’une dame d’honneur de la comtesse d’Angoulême. Il fut guerrier et diplomate et épousa, à Rome la nièce du Pape Léon X.

Il fut le père de Catherine de Vivonne, marquise de   Rambouillet, et le grand-père par conséquent de Julie   d’Angennes, les deux plus célèbres «  précieuses » du XVIIe siècle.

Les  Ancêtres du Château

Le plus ancien connu est Emmanuel de Rabaine. Son fils Pierre de Rabaine devient cardinal vers 1170. Depuis cette époque lors de l’intronisation d’un évêque à Poitiers, les Rabaine ont le privilège de lui présenter le premier plat de table et de lui servir à boire dans une coupe qu’ils conservent ensuite.

Guillaume de Rabaine épouse Blanche de Didonne. Geoffroy 1er est chevalier en 1245. Hélie de Rabaine, seigneur de Pisany est chevalier en 1273, plénipotentiaire pour le roi dans les discussions avec les Anglais.

Jeanne de Rabaine se marie quatre fois. En 1491 elle donne à l’abbaye de Sablonceaux une chapellenie fondée en l’église Saint-Léonard de Pisany. Elle meurt en 1503.

En 1499, Francois de Pons achète la bastille de Pisany malgré les protestations des Rabaine.

François de Pons, vicomte de Turenne, seigneur de Montfort, d’Hiers de Marennes, prince de Mortagne, etc., est conseiller et chambellan de Louis XII,     gouverneur de Falaise. Il suivit le roi dans ses         campagnes d’Italie et combattit courageusement         à Fornoue. Il a épousé Marguerite de

              Coëtivy et mourut vers 1504.

Comme militaire, il fut fait prisonnier devant Mariembourg, aux Pays-Bas, puis il participa à la campagne d’Italie, à la bataille de Dreux en 1562, à la lutte contre les Turcs devant Malte, aux combats de Jarnac et de Moncontour où il fut gravement blessé. Quoique âgé et couvert de blessures, il combattit aux côtés d’Henri IV à Arques, à Ivry et au siège de Paris. Mais il fut aussi vingt-deux ans ambassadeur, onze ans à Madrid, onze ans à Rome. En Espagne, il subit les pires avanies de Philippe II qui faisait attendre ses audiences des heures, parfois des jours, de la Cour qui était ennuyeuse et compassée, mais aussi du roi de France qui ne payait pas ses diplomates, ce qui l’obligea souvent à vendre ses biens ou à les hypothéquer.

A Rome, il dirigea quatre ambassades dont la plus importante, la troisième, avait pour but de faire accepter, par le pape, Henri IV comme nouveau roi de France malgré son origine huguenote. Pisany y réussit parfaitement, ce qui est tout à son honneur.

En 1583, le marquis reçut le collier de l’ordre du Saint-     Esprit et la charge de gouverneur de la ville de 

    Saintes. Il trouva un château en mauvais état et           sans munitions, et dut payer de ses deniers               la modeste garnison de trente soldats                    qui y résidaient.

 

 

 En 1595, le roi lui confia la charge d’être le précepteur du Prince Henri II de Condé, que l’on considérait alors comme le successeur possible d’Henri IV. La tâche était lourde de responsabilités et aussi de désagréments à cause du caractère de Charlotte de la Trémoille, la mère du prince, mais Pisany ne lui céda jamais.
Le roi le payait mal mais l’estimait beaucoup. C’est ainsi qu’il intervint pour défendre le marquis au cours d’un conflit qui l’avait opposé à l’un de ses voisins. Pisany mourut d’une épidémie en 1599 à Saint-Maur-des-Fossés. Ses entrailles furent enterrées dans l’abbaye de Saint-Maur mais son corps embaumé fut, à sa demande ramené en Saintonge et inhumé dans la quatrième chapelle,  droite, en entrant dans l’église Saint-Pierre.
Catherine, la célèbre Arthenice, est née à Rome en 1588. Naturalisée française en 1593, en 1600 âgée de douze ans, elle épouse Charles II d’Angennes, vidame du Mans puis marquis de Rambouillet, qui lui apporte le marquisat de Pisany.. Choquée par les mœurs de la cour, elle se retira   dans son hôtel de la rue Saint-Thomas-du-Louvre où elle       recevait dans la « chambre bleue » tout ce que

       Paris comptait de beaux esprits. Elle eut sept                 enfants dont, en 1607, la célèbre                          Julie d’Angennes, et mourut 

                 infirme en 1665.

Charles II d’Angennes, marquis de Pisany, baron de Talmont, fut maréchal de camp et ambassadeur en Espagne. Il mourut aveugle en 1652.

Léon Pompée d’Angennes, bien que bossu, fit une belle carrière militaire : il participa aux batailles de Rocroi et de Fribourg, mais fut tué à la bataille d’Allerheim, ou de Nordlinghen (1645).

Julie d’Angennes était belle mais insensible, c’est pour la conquérir que Montausier lui présenta le 1er janvier 1642 un recueil de poèmes à sa gloire, la « Guirlande de Julie », (où l’on remarque un madrigal d’Ogier de Gombaud, de Saint-Just-de-Marennes). Calligraphié par le prieur du Jarry.

Julie épousa finalement Charles de Saint-Maure, duc de Montausier, qui devient ainsi seigneur de Talmont et de Pisany : lui et sa femme résidèrent à Angoulême et à Saintes, et peut-être à Pisany. En 1648, il afferme la seigneurie de Pisany et Faye pour 3000 livres par an. Il participa activement à la Fronde en 1651 en           Saintonge. En 1659 Montausier et sa femme               reçoivent à Saintes le roi, la reine Anne               d’Autriche et Mazarin..

 

Les Vivonne-Pisany furent enterrés en l’église Saint-Pierre-de-Saintes : en 1860, quand, pour abaisser le plancher, on ouvrit la crypte, on trouva les cercueils disjoints flottant sur les eaux d’infiltration. Pêle-mêle avec les planches, les ossements étaient ballotés au gré de courants souterrains.


La fille de Julie d’Angennes, Julie-Marie, née en 1647, épouse en 1664 Emmanuel de Crussol, duc d’Uzès. Le marquisat de Pisany rapporte alors 1500 livres par ans en blé, foin et un peu de vin.


En 1735, François de Crussol d’Uzès vend Pisany à M.Bessier, ministre des comptes. Jean-Charles de Senecterre achète le château en 1749 et il afferme les terres au sieur Pitard. Gouverneur de la Rochelle, général, ambassadeur à Turin, gouverneur du Poitou, de l’Aunis et de la Saintonge, c’est lui qui fait construire le château de Didonne. Sa fille Marie épouse Louis de Conflans d’Armentières et est          guillotinée en 1794.

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